En quittant Marielle (copine d'études), Nicolas et Nil, j'hésite encore à aller visiter Montpellier. J'y suis déjà venue un weekend il y a quelques années, et les souvenirs sont encore là (pour une fois !). C'est alors que Hardie me rappelle que, elle, n'était pas encore de ce monde à cette époque... Adjugé ! Ce sera donc un petit aller-retour à Montpellier !


Après avoir parcouru le centre-ville, nous voilà reparties. Ce soir, nous devons être à Nîmes. Le logement est réservé pour ce weekend prolongé en compagnie de ma moitié.


Parfois, pour quitter une grande ville, les petites routes sont difficiles à trouver. Soit elles n'existent pas, soit elles ne vont pas du tout dans la bonne direction, soit elles sont tellement complexes à suivre que je préfère prendre des routes plus importantes, mais qui nous feront perdre moins de temps. Après la 2x2 voies me menant à Port-Saint-Louis-du-Rhône, je me sens prête à tout affronter !

Nous empruntons donc une route à trafic plutôt important sur une dizaine de kilomètres, avant de basculer sur des petites routes.


À midi, alors que je gare Hardie sur une place en hésitant entre une boulangerie et un restaurant, un homme vient m'aborder. Il a fait le tour de la Crète à vélo (électrique, me précise-t-il, car bon, j'ai quand même 70 ans), et me propose de m'offrir un verre pour parler voyage. Ce sera donc un muscat, accompagné pour ma part d'un repas dans ce bar-restaurant (ma femme m'attend pour le repas). Alors que ledit bar-restaurant ne propose ni chips ni cacahuètes avec les boissons, mon inviteur, ni une ni deux, se dirige vers l'épicerie voisine, et revient avec un plein sachet d'olives (des olives lucques, vous verrez, elles sont excellentes).


Nous discutons donc pendant un bon bout de temps, jusqu'à ce que la femme de ce Monsieur - que nous appellerons Luc en hommage aux olives (effectivement excellentes !) - s'impatiente et lui rappelle par téléphone qu'il est peut-être temps qu'il vienne la rejoindre pour manger !


Cette rencontre avec Luc fait partie de ces belles rencontres, avec des personnes inspirantes. Quelques années avant ses 60 ans, Luc s'est fait opérer du cœur. Suite à cette opération, il débute la randonnée pédestre... er c'est le coup de cœur ! Il enchaînera les randonnées en itinérance (du type Guérande-Rome... c'est pas un petit joueur !), en suivant toujours un même principe. Il randonne le matin (20/25 km), et commence à chercher après manger un coin pour passer la nuit. Pour ce faire, il demande aux gens rencontrés s'ils connaissent quelqu'un qui serait prêt à le nourrir et à l'héberger gratuitement pour la nuit. En échange de quoi il s'engage à faire un don de 20€ à une association pour l'aide des enfants à Madagascar. Bien souvent, il arrive à trouver un hôte pour la nuit, et remplit donc sa part du contrat. Parfois, l'hôte participe également au don à l'association. Si Luc ne trouve pas une âme charitable, il se paye un hôtel/gîte/bungalow, mais ne fait pas de don ce jour-là.

Avec tous ses voyages, Luc a ramené (par ses dons ou l'abondement de ses hôtes)... près de 93'000€ à l'association parrainée ! Il m'énumère les projets qui ont pu être menés à bien grâce à l'argent collecté (école, eau potable...).


Alors que Luc est parti rejoindre sa femme, je me restaure et poursuis ma route vers Nîmes. Nous sommes en début d'après-midi et j'ai seulement 10 km au compteur. Il m'en reste une soixantaine. Mais au lieu de me désespérer (le "Vive les journées mal gérées !" de la lettre d'info inversée de Cédric m'a fait pas mal cogiter !), je poursuis tranquillement ma route.


Nouvel arrêt à Castries, qui possède un château dominant la petite ville avec de magnifiques toitures en tuiles vernissées. En plus d'un aqueduc bien conservé sur plusieurs centaines de mètres. Et bien sûr, une gendarmerie, à laquelle je vais faire un bref arrêt pour valider ma procuration pour les votes des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Ça, c'est fait !


La suite du parcours va forcément croiser une route que j'ai déjà empruntée avec Hardie. J'avais apprécié les cookies au daim et aux M&M's ? Eh bien on va tabler sur un passage à Sommières. En plus, ce sera l'heure du goûter !


Le quatre heures passé, nous allons passer du bon temps sur une piste cyclable d'une vingtaine de kilomètres. Aménagée sur une ancienne voie ferrée, le dénivelé est adapté à nos envies du moment, et quelques panneaux explicatifs viennent nous cultiver au long des kilomètres. Saviez-vous par exemple que le crapaud calamite ne saute pas, mais court (vite) et grimpe ? Il peut aussi s'enterrer...


À la fin de cette voie verte, il reste une dizaine de kilomètres de grosse route jusqu'à Nîmes. Arrivées en ville, je passe en mode GPS pour rejoindre le logement réservé pour le weekend. La dernière difficulté (et pas des moindres !) de la semaine consiste à grimper avec Hardie au troisième étage du bâtiment, alors que la montée de l'escalier s'apparente à l'utilisation d'une échelle... Essaie donc de grimper une échelle avec un vélo de rando, sans aide, et tu comprendras mon désarroi !

Mais une fois le sommet atteint, c'est la fin des tourments. Un weekend de quatre jours de repos m'attend. Gastronomie, visites à pieds ou en train, le stress est garanti absent ! Et tout ça en bonne compagnie. Guillaume me rejoint demain matin. =)