Étant arrivées après l'horaire de fermeture de l'accueil du camping hier soir, je commence par aller payer avant de nous éclipser. Le tenant du camping m'avertit que la route que j'envisage est très raide sur les quatre prochains kilomètres...


Après 500 mètres - Et meeerde ! - je me rends compte que j'ai oublié ma gourde devant un point d'eau du camping. Bon, on y retourne. Faux départ.


Reprise de la montée "très raide"... Pour moi, "très raide", c'est du 10% et au-delà. Là, comment dire... ouais... on est sur une montée, quoi ! 6%, ça se monte bien ! (J'ai dit "bien"... pas "vite" !)


Nous arrivons donc sans encombre sur le plateau au sud du Tarn, pour une incursion dans les terres, avant de rejoindre à nouveau le Tarn en deuxième partie de journée. Ce qui nous permettra de croiser une grande ville dans laquelle nous ravitailler et poster deux lettres qui auront peut-être une chance d'arriver à leur destinataire avant la fin de semaine. Nous aurons également la chance de rouler le long d'un cours d'eau au nom rigolo : le Dourdou ! (Je m'amuse de peu, je sais !) Et bien sûr, après mon espoir déçu de traverser "Chirac" (météo oblige), je vais avoir la grande joie de passer par Saint-Affrique, premier pas vers un tour du monde !


Le midi à Saint-Affrique est l'occasion de me faire un restaurant. À ma mienne Môman qui s'inquiète de savoir si je mange équilibré, je peux lui répondre que non, je ne mange pas équilibré. Je mange gras, je mange sucré, et je suis loin des cinq fruits et légumes par jour. Alors régulièrement, je vais faire un tour dans un restaurant pour faire le plein de saine nourriture ! Ça me permet de me poser, de recharger mon téléphone (la gestion des batteries est le nerf de la guerre...), et bien sûr de me régaler.


À la fin du repas, je me permets de demander au serveur si les tranches de pain non consommées sont jetées à la poubelle. Auquel cas ça m'intéresserait de récupérer mes deux tranches de pain aux céréales... Aucun problème ! Prenez également le panier de la table voisine, ils n'y ont pas touché ! Ah ? Bah si vous le proposez... me voilà donc avec une partie de mon repas de ce soir. Très bien !


Afin d'avancer au maximum en direction d'Albi, je choisis la route la plus plate possible en retrouvant la vallée du Tarn. Pas de bol, je me retrouve devant un tunnel... interdit aux vélos.. 200 m, pas éclairé, plutôt étroit... Je consulte ma carte ; l'alternative rajoute des kilomètres et du dénivelé. Je ne réfléchis pas très longtemps. Je croise tellement peu de voitures sur ces petites routes qu'il y a peu de chances que ça arrive maintenant ! J'allume mes lumières, et je mets le turbo ! Je jette un regard sur mon cuissard : Les Hydros *... J'entends d'ici les encouragements si reconnaissables de Monia !! Allez les Hydroooos ! Et ça me donne une pêche d'enfer pour traverser au plus vite ce maudit tunnel !

Peu de temps après... nouveau tunnel interdit aux cycles ! Intéressant. Je connaissais les No man's land. Je découvre maintenant le No bike's land !

Rebelote : lumières et encouragements de Monia... tunnel passé !

Les autres tunnels seront ensuite soit contournables, soit accessibles aux vélos.


La suite de la journée est super roulante. Globalement descendante, la route circule entre de vertes collines. Je m'imprègne du paysage tout en appuyant sur les pédales.

Les pierres des bâtiments traditionnels ont encore changé de couleurs, en optant pour un rouge foncé.

L'air sent l'herbe coupée. C'est visiblement le 16 mai qu'ont choisi tous les agriculteurs pour faucher !

Ah ? Ici, les cerises commencent à bien rougir. Ce n'était pas le cas hier à Paulhe, où elles étaient toutes vertes. C'est donc aussi le 16 mai qu'ont choisi les cerises pour mûrir...

Cette route départementale 200 le long du Tarn est une merveille. On dirait une voie cyclable, mais en plus large. Pas de voiture, beaux paysages... Fabuleux.


Tout en roulant, nous croisons quelques cyclistes. Je suis surprise par le fait... qu'ils soient tous polis ! À notre approche, leur main s'écarte du guidon, paume visible, pour me saluer. Souvent accompagné d'un bonjour, ou d'un signe de tête. Waouh ! Mais je vais rester pédaler dans le coin, moi !

Alors message pour tous les cyclistes réguliers ou occasionnels. Quand vous croisez un autre cycliste... regardez-le et dites-lui bonjour. Tu es trop fatigué, et parler te demande trop d'effort ? Fais au moins un sourire ! Le sourire aussi est trop pénible ? Tente le rictus. Tu sais, lève un coin de lèvre, au moins... Toujours pas ? Bon, un hochement de tête, alors. Non plus ? Mais dis-donc, t'es un sacré con, toi ! Bon, ben un clin d'œil, alors ! Tu portes des lunettes de soleil ? Mais tu vas arrêter de te foutre du monde, oui !? Sois poli, merde !



* Dis-donc, tu es attentif, toi ! Tu as remarqué que je portais déjà ce cuissard hier ! Bravo ! Et donc non, je ne le lave pas tous les jours... Comment ça, "c'est sale" ? Parce que tu imaginais qu'une cyclotouriste au long cours était propre, toi ?!