Je quitte ce matin Lucile, Tilia et Bobby pour entamer une journée qui s'annonce ardue. Je dois rejoindre ma famille au Bar-sur-Loup, globalement plein sud par rapport à Braux. Le problème, c'est que les montagnes sont justement toutes orientées est-ouest. Les contourner serait beaucoup trop long en terme de kilomètres. L'option de tracer plein sud et de grimper les montagnes une par une est donc privilégiée. C'est parti pour trois cols, dont un à plus de 1400 m d'altitude.


Le temps tournant à l'orage en fin de journée, je ne traine pas pour partir. Je connais les vingt premiers kilomètres pour les avoir déjà faits hier, et gagne du temps à ne pas m'arrêter pour les visites touristiques du pont de la reine Jeanne et d'Entrevaux !

Le traiteur du marché d'Entrevaux, en plus de me régaler pour ce midi, me fournit des conseils pour l'itinéraire à emprunter. J'avais prévu "d'économiser" 100 m de dénivelé en empruntant une route plutôt qu'une autre. Il me conseille tout de même la route délaissée, la vue sur Entrevaux valant largement le dénivelé supplémentaire.

... Et je ne regrette absolument pas d'avoir emprunté ce col de Félines !


Pourtant prévenue que le col suivant était raide, je me laisse quand même surprendre. Heureusement, malgré les 13% et le poids des sacoches, Hardie me mène au col du Buis sans encombre... mais j'ai quand même bien haleté durant ces quelques kilomètres !


Je m'arrête déjeuner après la magnifique clue de Saint-Auban. La majeure partie des difficultés est derrière moi, il ne reste pas tant de dénivelé pour le col le plus haut, avant la trentaine de kilomètres de descente finale. J'aurai peut-être même le temps de faire un arrêt surprise à la chèvrerie du Haut d'Emplans, à Andon, où travaille ma cousine Véronique !


C'est entre les gnocchis à la romaine et la pomme au fromage de chèvre que je fais la connaissance de Denis, un cyclotouriste qui rejoint Nice depuis Bourg-en-Bresse. Entre autres périples, car son but ces derniers temps est de rejoindre ses amis d'enfance. Ce qui l'a amené à réaliser un Bourg-en-Bresse/Toulouse, ou un Bourg-en-Bresse/Orléans par exemple ! Le Bourg-en-Bresse/Beauvais est à l'étude. Nous discutaillons durant le pique-nique, puis continuons la route ensemble. Je le laisse aller à son rythme sur la montée du col... Entre mes pauses "j'ai trop chaud, je vais me déshabiller", "j'ai trop frais, je vais remettre une couche" et "oh mais que cette fleur est jolie, j'aimerais la photographier", mieux vaut pédaler seule ! Finalement, malgré mes arrêts, Denis et son beau vélo Follis m'auront attendu au col de Bleine !


Les premières gouttes commencent à tomber. C'est en s'équipant en conséquence que je fais la connaissance de l'énergique Véronique. Ses enfants pratiquant aussi le vélo en itinérance, elle est tout de suite intéressée par nos voyages respectifs.

Les rencontres sont finalement assez faciles, à bicyclette ! D'autant plus lorsqu'on est une femme seule, parait-il...


A nous la descente ! Vu les gouttes de pluie et le ciel bouché, j'abandonne l'idée du détour à la chèvrerie, pour aller droit au but... avec de nombreuses pauses photos, quand même !


Mes 90 km bouclés, il me reste une dernière difficulté. Ma cousine habitant au cœur du village du Bar-sur-Loup, l'accès se fait : 1/ via des pentes extra-raides (le col du Buis fait office d'entrée à côté !) et 2/ via des marches. Et si Hardie passe par tous les pourcentages ou presque... les marches, ça non. Pas avec les bagages en tout cas ! Je réquisitionne de l'aide pour monter le vélo à la cave... Hé ! C'est pas tous les jours qu'on peut utiliser l'expression "monter le vélo à la cave", hein ?!


Le marathon famille peut commencer : Colette, Véronique, Daniel, Mathilde, Bastien, Marion (et la Cacahuète !), Valentin, Chloé et... dodo !