Après de nombreuses vagues de chaleur en 2022, il fallait bien une vague de fraîcheur... C'est chose faite, et j'essaie de m'habituer au froid matinal avec courage. Bon... Le courage n'étant pas mon point fort, je prends la situation comme elle est, en attendant des jours meilleurs. Je râle quand l'eau de la douche n'est pas assez chaude, je reste dans mon duvet quelques instants supplémentaires quand le réveil sonne (4° au réveil dans la tente !)... Ça finira bien par se réchauffer !

Comment ça "pas forcément" ?

Ah oui ! C'est vrai qu'aujourd'hui, c'est l'arrivée tant attendue de l'automne. Pourquoi tant attendue ? Mais parce qu'on est le 23 septembre ! Ça fait déjà deux jours que je m'attendais à voir les feuilles roussir. Mais cette année, bissextilité oblige, l'été a fait des heures sup'.


Septembre, c'est aussi la période que choisissent les campings pour débuter leurs vacances hivernales. J'ai fait la fermeture de celui du Veurdre, dans l'Allier, et me retrouve confrontée à de nombreux campings fermés, dont le nombre va nécessairement augmenter dans les prochaines semaines.

La préparation des parcours me prend logiquement beaucoup plus de temps. Le choix du camping en devient l'élément principal, puisque c'est lui qui va contraindre mon parcours. Il faut donc que je m'assure qu'il soit encore ouvert en consultant les commentaires Google, le site internet, ou en appelant directement si nécessaire (mais comme je prépare mes parcours la veille au soir, cette dernière option est difficilement applicable). Je passe notamment pas mal de temps à lire les avis sur Google, qui m'apportent de nombreuses informations : Attention, plusieurs vols de vélo cet été. Penser à bien attacher Hardie. Problème d'eau chaude ces derniers jours. À éviter. Sanitaires clos, camping ouvert uniquement aux campings-caristes. Mais aussi...


« Ahh ! Bien placé, celui-là ! 8 km au sud-ouest de Vichy, juste ce qu'il me faut. Alooooors, ces commentaires, qu'est-ce qu'ils me disent ? Bon, déjà, dernier avis de client il y a trois jours. Il est donc certainement ouvert. Chouette ! ... "Bonne expérience. Lieu propre et calme." Eh ben c'est bien, ça ! "Coins câlins sympas" ........ Euh... "La clientèle y est délicieuse et joueuse." ........ Je crois que... "Les soirées ont été chaudes et animées." ........ Je crois que c'est pas du tout ce que je cherche ! "Jolis espaces de jeux coquins." ....... Un camping naturiste libertin, c'est bien ma veine ! C'est dommage, il était tellement bien placé... Le prochain camping est à... pfff... 30 km de Vichy... »


Nous sommes donc le jour de l'équinoxe. Ce qui veut dire que la durée du jour est identique à la durée de la nuit, soit 12 heures chacune. Et ça, je peux te dire que ça fait une sacrée différence par rapport à juillet ! Le temps où le soleil commençait gentiment à aller se coucher à 22h15, et où la tente était déjà bien éclairée à 6h le matin... est révolu ! Maintenant, il faut attendre 7h45 le matin pour avoir un peu de lumière (mais sans la chaleur !). Et à 19h45, malheur si je veux aller aux p'tits coins sans ma frontale. Voilà. 12 heures.


Et 12 heures, ça passe diablement vite ! Et puis ça provoque quelques petits changements organisationnels.

Déjà... je dors plus. Aucun intérêt de mettre mon réveil à 6h dorénavant. Il est maintenant réglé à 7h. Ça, c'est la bonne nouvelle.

Ensuite, je suis à présent une grande utilisatrice de frontale, que je n'utilisais qu'occasionnellement jusqu'à maintenant. Il me faut donc la recharger fréquemment, pour ne pas me retrouver par inadvertance à manger dans le noir.


« Alors... Ma fourchette... Ma fourchette, ma fourchette... Est-ce qu'AÏÏÏE ! Non, zut*, c'était le couteau, ça ! »
(* Pour tes chastes oreilles, j'ai limité les jurons à cet acceptable "zut".)


Bien sûr, le plus gros changement, c'est certainement celui de la durée de jour disponible pour vaquer à mes occupations vélocipédiques et touristiques. Le départ matinal n'est plus envisageable avant 9h, tandis que l'arrivée au camping le soir doit idéalement se faire avant 18h. Le temps de monter la tente, organiser mes affaires, prendre ma douche et manger... ça y est, il fait nuit noire !

Et la douche, parlons-en ! As-tu déjà essayé de faire sécher tes cheveux à 10° ? Et ta serviette de bains à l'heure de la rosée ? C'est mission impossible. Dans la tente, on est plutôt protégé, mais vu les températures actuelles, on n'est pas loin de la gelée matinale. Donc tu penses bien, y faire sécher une serviette... Pourtant, je compte bien avoir une serviette sèche pour ma douche du lendemain soir. Je pourrais, comme mes occasionnelles lessives, la faire sécher en journée sur le vélo. Mais vu sa taille, elle risquerait de finir dans les roues ou la chaîne. Alors je trouve une autre solution. Je profite des sanitaires fermés et globalement à température correcte, pour y laisser nonchalamment ma serviette et mon sac à savons. La microfibre étant incroyablement rapide à sécher, j'ai bon espoir pour la retrouver sèche le lendemain matin.

Bon, on n'est pas à l'abri des loupés. Des personnes qui viennent s'essuyer les mains dessus, par exemple... Grrr...


« Hey, toi ! Est-ce que je t'ai dit que je m'essuyais les fesses tous les jours avec cette serviette, et qu'elle n'a pas été lavée depuis fin août ? »


Des journées plus courtes, c'est aussi forcément un kilométrage réduit. Du"70 à 80" (ou plus), je passe à un "60 à 70" (mais pas plus), pour avoir le temps de rejoindre le camping suivant à une heure correcte.

Techniquement, je fais du 15 km/h de moyenne environ. Ce qui ne fait, tu me diras, que 4 ou 5 malheureuses heures à pédaler. Ça t'en laisse, du temps de libre ! Eh bien... non. Ça ne m'en laisse pas. Parce qu'en parallèle du pédalage, il y a les nombreux arrêts photos, les visites, les courses, les pique-niques ou les restos, les quelques consultations de la carte sur le téléphone parce que ma feuille de route n'est pas assez claire. Oh ! Et puis, oui ! Il y a aussi le séchage de la tente, qui était un non-sujet jusqu'à maintenant !


« Pouah ! Ça chlingue, là-dedans ! Qu'est-ce qui sent comme ça ? ... L'humidité ??! »


Je n'ai jamais compris comment fonctionnait la rosée. Des fois elle est là, des fois pas. Peu importe la saison, la météo, la température, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de règle. C'est aléatoire. Sauf qu'autant quand le soleil se lève à 6h et qu'il fait déjà 15°, la tente aura quasi le temps de sécher avant que je la range... autant ces jours-ci, je la plie en même temps que le soleil apparait. Donc elle est trempée, architrempée. Sans parler de la condensation qui, avec les basses températures, est beaucoup plus importante ces temps-ci. Et autant si la tente n'était pas sèche le matin, je savais qu'elle sècherait rapidement le soir... Autant maintenant, à 18h, les températures ont déjà vachement baissé, et le soleil est en bout de course. Alors un séchage le soir, tu peux oublier, ma p'tite dame ! Je me vois donc obligée (à moins de m'installer le soir dans un environnement humide) de réouvrir ma tente durant ma pause midi, d'étaler ses trois toiles, ses arceaux et ses sacs, de contrôler le bon séchage, de vérifier que le vent n'a pas mis en boule ce que j'avais mis bien à plat, de retourner les toiles... puis de ranger le tout.

Forcément, et à mon grand désarroi, ce n'est pas compatible avec un resto le midi. Ou alors dans le cas d'une journée courte, où j'aurai le temps de faire une nouvelle heure de pause dans l'après-midi.

Et quand il pleut en journée, me dis-tu ? Ch'sais pas. Pas encore eu le cas.


« Pouah ! Ça chlingue, là-dedans ! Qu'est-ce qui sent comme ça, encore ? ... La boîte de sardines mangée tout à l'heure, à tous les coups... Ah non, c'est pas ça... Punaiiiise !! Ça sent les pieds ! C'est mes chaussettes !! »


Parce que oui, je vais t'apprendre un scoop : je ne pue pas des pieds. Enfin, très peu. Mes chaussures ne sentent pas le neuf, forcément, mais elles ne sentent pas non plus le fennec. Tu pourrais y mettre le nez dedans sans t'évanouir. Pourtant, je les utilise tous les jours depuis six mois. Alors du coup, les chaussettes, je ne les change que tous les trois ou quatre jours, en même temps que le reste de mes vêtements (quand les d'sous d'bras de mon tee-shirt commencent à me rappeler à l'ordre). Mais la rosée du matin, c'est aussi de l'herbe trempée autour de la tente. Et mes chaussures qui étaient étanches en début de périple ont pris quelques rides... D'où des chaussettes humides dès le matin. Or, après une journée de pédalage à mariner dans leur jus, tu peux imaginer le parfum... Ce qui m'impose un lavage de chaussettes bien plus fréquent dorénavant. Encore un peu de temps de perdu !


Mais pas d'inquiétude ! Malgré ce problème de chaussettes, je continue de me lever du bon pied le matin !